Patrick Faigenbaum, artiste majeur de la scène photographique contemporaine, présente à la galerie Obadia et à la Fondation Henri Cartier Bresson, un corpus d’oeuvres sur ses voyages en Inde.

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Patrick_Faigenbaum_Dans le Shantiniketan Express, mai 2014 Patrick_Faigenbaum_Madame Gosh, Kolkata nord, octobre 2014

C’est dans les arènes d’Arles que Patrick Faigenbaum avait reçu le prix HSBC  d’un montant de 35000 euros en 2014 grâce à sa « vision intime qui reflète la complexité de la vie ». Et notre regard est happé d’année en année par la grâce. Celle d’un petit garçon torse nu jouant de la guitare. Celle de fruits à la chair si fraîche et douce qu’on a juste envie de les croquer. Celle de portraits d’un humanité si profonde. La galerie Nathalie Obadia et la fondation Henri-Cartier Bresson s’accordent pour présenter ensemble une cinquantaine d’oeuvres de cet artiste majeur de la scène  photographique contemporaine. Et cela fait bientôt trente ans qu’il s’est fait connaître grâce à ses portraits en noir et blanc de grandes familles aristocratiques italiennes. Ses images nourries par sa passion pour l’histoire de l’art qui frôlent souvent la peinture à l’instar d’un Jeff Wall se concentrent  sur la métropole indienne. “La base de mon travail est la maison-atelier et le quartier où vit une artiste nommée Shreyasi Chatterjee, explique-t-il. Il s’agit d’éviter l’image de l’Inde éternelle ou pittoresque, sans pour autant favoriser une idée tout aussi caricaturale de la modernisation.” Après six voyages à Kolkata et ses environs, il signe deux expositions « Kolkata/Calcutta » où il dévoile les signes des divisions en quartiers, des zooms sur des pastèques, une femme qui brode, des voyageurs dans un train… Le tout d’une beauté magistrale. Il assiste aussi à certains rituels bengali, entre dans l’intimité d’une population qu’il aime et le fait rêver sans jamais oublier ses racines occidentales. Car Patrick Faigenbaum reste maître de la couleur, de l’ombre et de la lumière, de la captation du mouvement, du geste, du regard. Tout est là. À leur propos Jean François Chevrier commente : «  une nature morte est un modèle de paysage, et le paysage une nature morte élargie. Leur teneur documentaire tient exclusivement au choix des fruits rassemblés. Mais elles constituent une image métaphorique du territoire rural qui englobe l’agglomération ». Patrick Faigenbaum, avec toute sa sensibilité nous fait plonger avec respect dans les strates d’une culture autre avec son regard plastique inouï. Et c’est juste… magnifique. (Article paru dans le numéro du magazine Paris Capitale d’avril)

Galerie Obadia, 18 rue du Bourg-Tibourg, 75003 Paris. Tél : 01 53 01 99 76. www.galerie-obadia.com. Jusqu’au 25 juillet. Fondation Henri-Cartier Bresson, 2, impasse Lebouis, 75014. Tél : 01 56 80 27 00. www.henricartierbresson.com. Jusqu’au 26/07/15.

(Images courtesy Patrick Faigenbaum)