Gilles Barbier, Paris, galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, du 20/09 au 26/10/13
by ouvretesyeux on sept 30, 2013 • 11 h 42 min No CommentsNé en Océanie, nourri par les bandes dessinées, à 48 ans, Gilles Barbier n‘en finit pas d’interroger et de déstabiliser les processus de création avec une poésie infinie. L’interview de l’artiste en est la preuve, pour son exposition à la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois.
Depuis sa sortie des Beaux-Arts, Gilles Barbier utilise son propre corps comme sujet et objet de son oeuvre qui se ballade au coeur d’une création multiple et foisonnante de sculptures, photographies, dessins, installations… L’exposition dévoile un ensemble très complet et assez fabuleux de pièces qui se conjuguent merveilleusement. Ici çà bouge et çà dérange. Jusqu’à plus soif ! On y retrouve évidemment le corps de l’artiste moulé, recherche depuis ses premières heures qui se conjugue au fil du temps et avec le temps. Temps fou et quasi romantique ici, où l’on voit l’homme assis, replié sur lui-même, méditatif et totalement envahit par la nature, mousses, lichens, morceaux de bois en tous genres parfois mêlés avec tellement de poésie à des livres… L’oeil ici ne se repose jamais. Il saute, court, capte. Ebloui. Et cherche à trouver tous les états d’âme, à exalter le sentiment, le mystère, le fantastique, l’évasion. Le rêve ? De même dans son festin gargantuesque, point de répit ! Celui-ci trône majestueusement au milieu de la galerie. Comme sur ses autres sculptures, Gilles Barbier y a construit des architectures blanches pour encore mieux flouer notre perception et nos sens. Dans ce tourbillon de chair, de marmites, de nourritures gargantuesques sort une réflexion profonde sur «les temps» et ses infinies perceptions. Dans ce bouillonnement de la pensée, dans ses multiples niveaux de lectures, qui se retrouvent également dans ses superbes dessins, Gilles Barbier a pour but de «faire rencontrer dans des espaces à la limite de l’absurde, les temps qui dans la vraie vie ne se rencontrent jamais». Perturbation des corps et des sens ! C’est réussi avec autant d’humour, de dérision que de beauté. Un univers génial que s’arrache depuis longtemps ses collectionneurs éclairés. Anne Kerner.
Gilles Barbier, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, 36, rue de Seine, 75006 Paris. Du 20/09 au 26/10/13.
(Images ouvretesyeux)