Le sculpteur britannique Tony Cragg investit la galerie Thaddaeus Ropac de ses immenses sculptures biomorphiques.

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Tony Cragg n’arrête pas de réinventer la sculpture. A plus de 60 ans, le lauréat du Turner Prize, chevalier des Arts et des Lettres, commandeur de l’Empire britannique, ne cesse de questionner la matière. Il invente ainsi des sculptures en forme de totems monumentaux et pourtant si légers présentés à la galerie Ropac qui n’en peuvent plus de travailler l’acier, le bronze ou le bois. Son but ? Créer des accumulations de strates quasi géologiques qui rappellent aussi bien des grottes abyssales que des falaises rongées par le temps. Ici, la matière semble éprise de vitesse et entraîne le visiteur vers les souvenirs d’œuvres des futuristes italiens comme Umberto Boccioni et sa célèbre « Formes uniques dans la continuité de l’espace » de 1913. Les sculptures de Tony Cragg s’appellent merveilleusement “Ouspan” (hors du temps, de la durée) ou “Lost in Though” (perdu dans des pensées). Ici, l’on se souvient aussi de la colonne infinie de Constantin Brancusi. L’artiste désire t-il toucher du doigt les cieux ? En tous cas il parvient à un autre défi qu’il dévoile également dans des séries de dessins, celui qui entraînait Léonard de Vinci à regarder les nuages, les calligraphes chinois à contempler la nature, ou tout proche de nous Marc Couturier à poser un autre regard sur des objets laissés à l’abandon, celui qui permet  d’imaginer, parmi les sédiments artistiques, des êtres, des têtes, des visages biomorphes suggérés magnifiquement dans une abstraction à couper le souffle. L’artiste britannique surprend donc toujours, à la galerie Ropac et à partir de septembre au musée d’art moderne de Saint-Etienne.

Tony Cragg, galerie Thaddaeus Ropac, 7, rue Debelleyme, 75003 Paris. Du 25/04 au 15/06/13. (Images courtesy galerie Thaddaeus Ropac.)