Le jeune artiste américain réenchante la galerie Marian Goodman avec un travail tout en finesse et en émotion. 

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Sa première exposition à la galerie avait été comme un enchantement. Un délice. Une merveilleuse douceur qui caressait le regard. Le travail du jeune artiste né en 1975 aux Etats-Unis et qui vit désormais à Berlin tout en enseignant à l’université d’Havard, reste d’une subtilité incomparable. Dans ses films d’animation ou ses installations vidéo, il adore assembler des milliers de dessins à l’encre qu’il brouille et embrouille, noie, noie encore dans un lâcher-prise presque compulsif. L’artiste n’a de cesse de jongler avec les matières et ses hybridations visuelles et invente de nouvelles images, entre dessins, peinture et photographies? Une oeuvre tout à la fois instinctive et sophistiquée.

Informations sur l’exposition

L’artiste montrera un nouveau film d’animation, des épreuves photographiques et une installation vidéo sur trois écrans.
Pour sa nouvelle œuvre, il a assemblé des milliers de dessins réalisés à l’encre sur mylar (film polyester) en un tourbillon de courtes scènes brouillées et décentrées, provenant de sources variées. L’œuvre est inspirée d’extraits de « films perdus » non identifiés, et des systèmes de fiches de classement. Plutôt qu’une vision stable, l’artiste propose un champ silencieux et mouvant de petits gestes et de moments fugitifs, évoluant dans son rapport presque compulsif avec ce qui caractérise le film.
Au sous-sol, sont exposés ses portraits d’anciens acteurs des séries d’œuvres Agents et Crowds. Ces grandes épreuves photographiques sont produites sans appareil photo. L’artiste part de peintures combinant huile, encre, peinture en spray et scotch sur du mylar ou du lin. Utilisées comme des négatifs, ces peintures sont posées sur du papier photographique dans la chambre noire. La lumière passe au travers et expose directement le papier, qui est ensuite développé. Comme le dit l’artiste, « ces peintures-ersatz entraînent leurs sujets dans un dialogue critique et émotionnel avec leurs matériaux ».
Passageworks est un film d’animation sur trois écrans, composée de dessins scannés. L’artiste utilise ici la technique de la rotoscopie, qui permet de redessiner image par image une action filmée en prises de vues réelles. Annonçant les œuvres récentes, cette animation navigue entre plusieurs scènes, notations et manières de dessiner.

Galerie Marian Goodman, 79, rue du Temple. 3e. Tél : 01 48 04 70 52. www.mariangoodman.com. Du 13 mars au 10 mai.