Sans nul doute, Valérie Belin cherche à dévoiler l’ambiguë apparence des êtres et des choses. Leur même fondement. Le lien entre« l’œil et l’esprit » dont parle Merleau-Ponty qu’elle cherche depuis ses premières images.

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Valérie Belin est une artiste rare. Aussi discrète que méticuleuse. Acharnée. Née en 1964, en une petite quinzaine d’année, elle est devenue l’une des plus grandes photographes françaises reconnue dans le monde entier. Ici rien de superflu. Rien de bâclé. Au contraire. Valérie Belin apparaît d’une rigueur absolue. Car la photographe ne raconte pas, et ne désire surtout pas raconter. Elle offre des images prises à la chambre noire. Travaillées. Retravaillées. Sans relâche. Car cette jusqu’auboutiste lauréate du Prix Altadis 2000 et finaliste du prix Marcel Duchamp en 2004, joue du corps comme d’un objet et des objets comme d’un corps. La jeune femme qui découvrit sa vocation aux Beaux-arts de Paris considère son œuvre comme « une tentative obsessionnelle d’appropriation du réel où le « corps », au sens large du terme, jouerait un rôle déterminant ». Au sein d’une rétrospective qui lui a été consacrée à la Maison Européenne de la Photographie au printemps 2008, elle a présenté une sélection d’œuvres réalisées depuis les années 90. Elle dévoile que partout, elle poursuit sa quête sur la profondeur du champ et de la lumière, l’emprunte de la lumière. Son but ? Aplatir le sujet, rester dans le plan, la surface. Au Maximum. Sans nul doute, Valérie Belin cherche à dévoiler l’ambiguë apparence des êtres et des choses. Leur même fondement. Le lien entre « l’œil et l’esprit » dont parle Merleau-Ponty qu’elle cherche depuis ses premières images.

Valérie BelinLa Belle & la Bête,  Institut Bernard Magrez, Bordeaux, jusqu’au 27/01/13.

(Image, photo de Valérie Belin, copyright Valérie Belin)