Aussi bien nourri par Pasolini, Deleuze ou Negri, Antoine Aguilar entraîne le visiteur dans un univers séducteur. Dans toutes ses oeuvres, ils ne cesse de solliciter notre imagination et notre perception. Avec ses grands formats rectangulaires intitulés “Neiges” où il tente une nouvelle définition de l’abstraction. Avec ses petites lumières intitulées “Lucioles” qui émettent en morse des signaux lumineux. Avec “Light Strider”, des projections qui aiment jouer sur la fluidité de la lumière. Et l’on est conquit par ces mondes qui se tutoient et se chuchotent en beauté.

“Avec les projections, Antoine Aguilar joue sur la fluidité de la lumière. L’image est rendue visible par une “surface-mirroir” installée sur le sol. La lumière ricoche sur cette surface pour rencontrer le mur en formant un halo lumineux. Aguilar joue sur l’idée de surface et de profondeur, de territoire déterminé et de reflet. Le sujet de la vidéo, secondaire, est un cadrage autour d’une araignée d’eau, incapable de pénétrer la surface et qui glisse inlassablement sur l’eau. “Lucioles” et “Light Water Strider” évoquent toutes les deux un système de communication, l’une par le biais de signaux lumineux et l’autre par des ondes à la surface de l’eau. Il s’agit également de révéler l’insignifiant, tout comme ceux qui “ fuient les projecteurs du “règne”, (… pour), émettre leurs propres lueurs “. Antoine Aguilar manifestement aborde le sujet de la lumière, primordial dans la représentation ou l’idée de rendre une perception du monde. Mais ici la lumière se fait instrument de manipulation, de révélation ou d’occultation du monde comme une stratégie de propagande. La lumière est l’information et l’information est toujours propriétée du vainqueur.”

Antoine Aguilar, galerie Hussenot, 5, bis, rue des Haudriettes, 75003 Paris. 33 (0)1 48 87 60 81. www.galeriehussenot.com.  Jusqu’au 05/01/13.

Images courtesy galerie Hussenot et Marie Dalmasso, ouvretesyeux.