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Quand on parle peinture danoise, on évoque balafres de couleurs et bestiaire fantastique. Bref Asjer Jorn. D’où l’ignorance de ses épigones, et Per Kirkeby en particulier.

Or, depuis près de quarante ans, cet homme aux multiples facettes peint, sculpte et filme, écrit poèmes, romans et essais. Féru de sciences, cet ancien géologue projette dans ses oeuvres la même vision fondamentale pour la nature. En peinture, il ne se laisse pourtant entraîner ni par la figure, ni par la non figure : car parmi les touches abstraites, l’oeil s’enchante à discerner ici un paysage, là les contours d’un arbre, plus loin celui d’un visage. Jetant généreusement les couleurs, il barbouille ses toiles avec fureur. Emerge alors un espace et une lumière toute scandinave. Depuis 1973, Kirkeby construit des sculptures en briques, monumentales, destinées à des espaces publics. Leurs racines ? Un mélange détonnant : le minimalisme et les constructions danoises. Le résultat ? Des formes bien connues : une maison, un autel, un arc de triomphe. En 1981, il s’attaque au bronze. Plus organique, plus gestuel, ce travail le rapproche de la peinture. Et les morceaux de corps humain  qui en résultent de Rodin. Sa trouvaille ? La synthèse des traditions de l’art européen : l’homme, la géométrie, l’architecture classique. Le Palais des beaux-Arts présente donc 40 ans de carrière de cet artiste hors du commun, loin des mouvements et des modes, à la recherche de l’essence.

“Per Kirkeby”, Palais des Beaux-Arts, BOZAR, Rue Ravenstein, 23, Bruxelles, Du 10/02/12 au 20/05/12.

www.bozar.be

Images : Per Kirkeby “Viel später”, 1991-1992, Oil on Canvas, 300X500 cm, Louisiana Museim
of Modern Art. En home page, Per Kirkeby Hest (Horse), 1981, oil on canvas, 200X240, Private collection.