Le photographe belge expose pour la première fois dans une grande institution parisienne. D’une élégance émotionnelle inouïe.
Pourquoi aimer les photographies de Dirk Braeckman ? Parce qu’elle captent les choses de la vie. Son oeil se concentre sur les bords d’un lit, sur le tissus qui le couvre, sur les motifs de la soie, et encore sur un canapé, des rideaux, le velouté de la peau… Comme si la vie n’existait que dans les plis. Des plis somptueux où l’ombre et la lumière jouent dans le désir de se caresser, de se frôler, de s’étonner. Le photographe belge a trouvé l’obscurité. Une nuit qu’il a découvert dans l’ambiance des travestis et du disco new-yorkais des années 90. Une profondeur qu’il cherche depuis toujours avec ses images qui tendent vers la peinture. Pour le secret. Le sacré. Avec une liberté infinie du regard. En effet, il capte simplement son quotidien, zoome sur les choses qui l’entourent. Avec une liberté absolue dans sa pratique. Dans l’atelier. Le voilà qu’il malmène les tirages, brise le processus photographique, s’amuse avec les produits chimiques quand il n’y ajoute la poussière qui traîne sur le sol. Lorsqu’il est parvenu à cette connaissance par les gouffres, doté de plusieurs prix, ses oeuvres demeurent d’une élégance émotionnelle inouïe. V.L.
Le Bal, 6, impasse de la Défense, 75018 Paris.
Du 07 novembre au 04 janvier.
(Images Dirk Braeckman, 2008, gelatin silver print, 40 x 30 cm, ©Dirk-Braeckman-Courtesy-of-Zeno-X-Gallery-Antwerp)