Après la Chine, le dernier pays du Grand Est présenté avec autant de force que de qualité à Art Paris Art Fair avant l’Afrique, est la 15è puissance mondiale, la Corée. Surfant sur son explosion économique, l’art contemporain se cale au rythme de la course effrénée à l’occidentalisation. Avec des expositions, des montées de prix incroyables, et surtout une reconnaissance internationale. C’était à Art Paris Art Fair.
Depuis l’automne 2015, l’année de la Corée en France permet le déploiement de l’art du pays du matin calme à Paris comme en province. Avec de grandes expositions au musée Cernuschi, au centre culturel coréen, au musée d’art moderne et contemporain de Saint Etienne comme au Domaine de Kerguéhennec. Les galeries internationales et le marché de l’art s’arrachent des artistes dont la côte ne cesse de monter depuis quelques années seulement. Mais c’est à Art Paris Art Fair que la vision de l’art contemporain coréen apparaît exceptionnelle sous le commissariat de Sang-A Chun ! « L’avantage du Grand Palais par rapport à l’ensemble des manifestations, explique Guillaume Piens, directeur artistique de la foire, c’est la représentation, toutes générations confondues, des artistes historiques comme ceux du mouvement Dansaekhwa que l’on a vu à la dernière Biennale de Venise et dans de nombreuses expositions, comme d’artistes émergents. L’avantage de notre projet est de découvrir l’art coréen dans sa globalité. L’intéressant dans une foire et non dans le cadre d’une exposition, c’est que le milieu se déplace. Nous donnons la possibilité au public de rencontrer les acteurs de cette scène, artistes et galeries. C’est notre mission et ce qui nous caractérise le mieux ».
Guillaume Piens poursuit : « Quand on voyage dans les pays d’Asie du Sud-Est, on se rend compte de toute l’importance de la « corean wawe », avec la musique, les tenues vestimentaires, les nouvelles technologies. Nous sommes très heureux d’être partenaire officiel de l’Année de la Corée en France, mais en même temps, il y avait de nombreuses raisons pour célébrer l’art de ce pays aujourd’hui ». Effectivement la Corée fait plus que bouger. Elle est passée en 30 ans de démocratie du PIB du Caméroun à la place de 15è puissance mondiale ! Désormais les jeunes étudient dans les meilleures universités occidentales, d’importants lieux d’art contemporain construits par des fonds privés se multiplient et les biennales s’enchainent à Gwangju, Mediacity Seoul, Busan…
Art Paris art Fair consacre donc pas moins de 20% de la foire à la Corée avec la présence de 77 artistes, 33 galeries dont huit galeries coréennes et sept ( Séoul, Daegu et Paju-Si) qui viennent pour la première fois au salon. Et dès son arrivée au Grand Palais, le visiteur est happé par les oeuvres numériques des trois artistes qui enchantent la façade du monument alors que sur le parvis, il est accueilli par Kiwon Park récemment présenté par la galerie Continua, et son évocation monumentale du mur de Berlin sous forme de casiers entourés de fil barbelé, symbole de la division et de la nécessité de la paix, où chacun est invité à poser son message.
A l’intérieur de la foire, des galeries très différentes de profil créent un parcours d’exception. RX et Françoise Livinec montrent des figures majeures de Dansaekhwa comme Lee Bae, 313 Art Project, la galerie historique coréenne d’Art Paris Art Fair et la galerie Rabouan Moussion présentent le très célèbre Lee Ufan qui a exposé à Versailles, Soso Gallery dévoile Yun Soo Kim, jeune femme dont l’oeuvre abstraite bleue livre d’un seul coup de pinceau des déserts ou des vents merveilleux tandis que la galerie Thessa Herold livre l’oeuvre de Ungno Lee. Plus jeunes, Sungfeel Yun chez ArtLoft Lee-Bauwens Gallery (Bruxelles), Hwan-Kwon Yi chez Gana Art (Séoul) ou Gunwoo Shin chez chez Christine Park Gallery (Londres).
Jamais une présence aussi forte d’un pays d’Asie du Sud-Est a envahit un salon. Un salon qui se tourne vers l’Est depuis sa reprise par Guillaume Piens et Catherine Vausselle, il y a déjà cinq ans. Les voici qui explorent déjà de nouveaux horizons telle l’Afrique. Une démarche de défricheur ô combien nécessaire et réclamée par le public.
Art Paris Art Fair, Grand Palais, 75008 Paris.
Du 31 mars au 3 avril.