Décédé en 1995 à 82 ans, l’artiste nous entraînait dans un univers rare et énigmatique dès 1960 avec ses « Demeures », ses sculptures-habitats faites de cordes, de tissus et de matériaux en tous genres. Bernard Bouche fait découvrir son premier travail sur le plâtre et le fil de fer.
Etienne-Martin Sans titre circa 1950-54. Plâtre, fer, fil de fer. 51 x 34 x 30 cm, courtesy galerie Bernard Bouche
Etienne-Martin Sans titre circa 1950-54. Plâtre, fer, fil de fer. 51 x 34 x 30 cm, courtesy galerie Bernard Bouche
Pierre Wat présente l’oeuvre d’Etienne Martin.
Né le 4 février 1913 à Loriol dans la Drôme, Étienne-Martin suit de 1929 à 1933 les cours de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon où il rencontre en 1929 Jean Bertholle. En 1930 il fait la connaissance de Marcel Michaud. Il vient à Paris en 1934, travaillant dans l’atelier de Charles Malfray à l’Académie Ranson où il se lie avec les peintres Roger Bissière, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Zelman, Véra Pagava et le sculpteur François Stahly. Il fait avec eux partie du groupe Témoignage, animé à Lyon par Marcel Michaud à partir de 1936, qui expose à Paris en 1938 et 1939. En 1936, Étienne-Martin épouse l’artiste céramiste Annie Talboutier.
Mobilisé, Étienne-Martin est prisonnier en Allemagne et libéré en 1941. De retour à Paris en 1947, il vit chez Roché, rencontre Brancusi et Gurdjieff, dont il fréquente la mouvance durant une dizaine d’années, pratiquant des exercices spirituels, avec référence à l’Orient et au taoïsme.
Étienne-Martin commence en 1954 la série des Demeures qui l’ont rendu célèbre et reçoit en 1966 le grand prix de sculpture à la 33e Biennale de Venise. Le Centre Pompidou lui a consacré une exposition en 2010, révélant toutes les facettes miraculeuses de l’artiste. Aujourd’hui, la galerie Bernard Bouche fait découvrir un ensemble exceptionnel de sculptures jamais montrées pour la plupart, dans l’un des matériaux de prédilection de l’artiste, le plâtre. La surprise est inouïe. Avec des têtes magnifiques, chargées et surchargées de matières, du travail de la main, qui malaxe, triture, caresse, où l’on découvre pour la première fois, dans ces oeuvres des années 50, le fil de fer et le grillage qui sera entre autre à l’origine de ses « Demeures ».
Galerie Bernard Bouche, 123, rue Vieille du temple, 75003. Tél : 01 42 72 60 03.
Du 30/01 au 26/03/16.
