L’oeuvre de Frédérique Lucien apparaît dans sa délicatesse infinie est d’une provocation forte. Depuis 12 ans, elle ne montre que des morceaux de corps et les dispose dans des installations époustouflantes. Cette exposition dévoile également des sculptures organiques qui ne demandent que la caresse. 

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La galerie avait présenté le superbe travail de dessin de l’artiste consacré entièrement au corps humain au Salon du dessin contemporain Drawing Now Paris au Carrousel du Louvre et le public avait été conquis par tant de force et de délicatesse. Pour sa huitième exposition à la galerie, son engagement sur le corps débuté en 2003 se poursuit sur des papiers et des volumes en plâtre. Corps nu et fragmenté, membres isolés, zoom sur des grains de peau, le regard se perd sur le mur où se déploie une frise de morceaux de corps parfois si grands qu’ils en deviennent abstraits. Et le visiteur de se retrouver face à deux pieds, une paupière, un genou… L’artiste est allé plus loin cette fois dans un travail en trois dimensions avec des oeuvres en plâtre disposées ici sur une table basse sous la verrière de la galerie. Des mains jointes, des mains qui prient. Blanches. Immaculées. Mystérieuses. Ailleurs des formes presques rondes, organiques, de couleurs cette fois où les oranges et les terres illuminent cet univers énigmatique qui conquiert l’oeil et l’esprit. Valentine Lobinot. 

Galerie Jean Fournier, 22, rue du bac, 75006 Paris. Jusqu’au 11 octobre.