Les deux jeunes artistes d’origine japonaise investissent le merveilleux château de Maubuisson en présentant pour la première fois leur travail en France.
Moins coquette car cistercienne mais d’une superbe architecture médiévale, fondée en 1236 par Blanche de Castille, « Notre-Dame-La-Royale » se dresse dans un parc arboré de dix hectares où le visiteur peut papillonner entre les vestiges archéologiques, les vieux platanes classés « arbres remarquables de France », le ruisseau, le canal et le miroir d’eau creusé au XVIIè siècle où les artistes adorent déposer leurs oeuvres comme Stéphane Calais ses Jardins flottants. Car devenu propriétaire du site dans les années 1970, le Conseil Général du Val d’Oise, dans la même dynamique que l’Essonne précédemment, unit, depuis les années 2000, l’histoire à l’ère contemporaine. Ce merveilleux trésor a été réhabilité par les monuments historiques. Avec les reproductions des verrières en grisailles à décor géométrique ou végétal. Avec le carrelage vert et jaune disposé en damier ou chevrons. Après « Milles terres milles vies » l’an passé, le duo d’artistes australiens d’origine japonaise présenté à la Biennale de Singapour en 2013, présente pour la première fois leur travail en France. Un couple d’ailleurs pas comme les autres. Ils travaillent, étudient, conceptualisent, dialoguent, produisent… leurs oeuvres. Ensemble. Leur questionnement ? L’environnement et plus précisément ici, les fastes du pouvoir. Leur matériel de prédilection ? Le sel, « métaphore de la mort de la terre ». Dans la salle du parloir, « Les cinq sens » dévoilent des cadres vides à base de sel solidifié qui se confondent presque avec les murs. Dans la salle du chapitre « La Cène » offre aux yeux du visiteur une sculpture de neuf mètres d’un banquet gigantesque d’aliments de luxe. Dans la salle des religieuses, sous les imposantes voûtes, huit lustres ornées de perles d’uranium irradient d’une lumière fluorescente. Une visite magique et non innocente dans un des plus beaux lieux du 13ème siècle. Valentine Lobinot. (A lire le numéro d’été de Paris Capitale)
Abbaye de Maubuisson, jusqu’au 30/08/15.
(Images courtesy et copyright des artistes)