Dans 24H, le journal en ligne suisse, Barbara Polla défend le travail de l’artiste Rachel Labastie qui a présente son oeuvre avec celles de Stephan Crasneanscki, Nicolas Delprat et Laurent Pernot. La galeriste et écrivain nous a ouvert les yeux sur le merveilleux travail de Rachel Labastie qui est désormais représentée par la galerie et a droit à une exposition personnelle. Bravo. 

 rachel labastie cerveaux detail bottes

Document Aperçu 2 non enregistré

entrave de groupe, 2012, sculpture, porcelaine, 11 m de long rachel.labastie-doc2 labastie - entraves -fond national d'art contemporain rachel.labastie-doc1

“Sur le sol de la galerie, une paire d’ailes en grès, les ailes d’un ange, les ailes du désir, celles de l’envol, de la liberté… Mais non: les ailes sont à terre, lourdes et fragiles, et nous parlent du poids du corps plus que de légèreté, de notre asservissement à notre condition humaine plus que de celle des anges…

La première exposition de ces ailes était intitulée «De l’apparence des choses», cette apparence qui préoccupe Rachel Labastie au point qu’elle passe ses jours et ses nuits à tenter de se l’approprier, en travaillant la matière pour aller au-delà de l’apparence.

Des haches fragiles

Et dans le mur de la galerie, des haches sont fichées. Les haches, symbole même d’une violence première, forestière, domestique, terrible. Mais les haches de Rachel Labastie sont en céramique… et qui plus est, réalisées dans une terre très particulière, dont tous les céramistes lui ont dit de se méfier, car cette terre se déforme avec la chaleur.

Mais c’est justement pour ce défaut-là que Labastie choisit cette terre car, par voie de conséquence, ses haches sont voilées et nous parlent plus du geste, d’une tentative «empêchée», que de violence. Les choses résistent: le poids des ailes prévient l’envol suggéré par elles, la fragilité des haches contrecarre leur violence inhérente.

Les fantasmes naissent dans l’âme des artistes.” Barbara Polla ( reprise du texte de l’auteur avec son autorisation)

 

“Marcher sur le feu”, Rachel Labastie, Galerie Odile Ouizeman, 10/12, rue des Coutures Saint Gervais. 75003 Paris. Tél : 01 42 71 91 89. Du 26 avril au 7 juin.

“Incertitudes des figures”, Rachel Labastie & Françoise Pétrovitch, Transpalette – Emmetrop, Centre d’art contemporain, Bourges.

Là où naissent les fantasmes», Galerie Odile Ouizeman, 10-12 rue des Coutures Saint Gervais, 75003 Paris.Du 28/01 au 25/02/14.

(Images copyright Rachel Labastie, courtesie galerie Odile Ouizeman, Paris)