Alexandra Fau nous emporte dans un univers génial et totalement incongru ! A la Galerie des Galeries, elle s’amuse à déceler la personnalité de nos objets quotidiens ! Elle explique le choix de son exposition, des artistes et des oeuvres pour ouvretesyeux.
Dans l’exposition d‘Alexandra Fau, il y a même des scalps ! Et encore des sièges où l’on ne peut que glisser, des stores qui ne fonctionnent pas, une balançoire qui, aïe, peut faire très très mal ! Alors où sommes nous ? Tout simplement dans une manifestation qui présente des objets de designers et d’artistes qui les détournent avec amusement ou vice ? On ne sait pas trop… On se souvient bien sûr du “Déjeuner en fourrure” de Meret Oppenheim de 1936, du “Fer à repasser garni de clous sur la semelle” de Man Ray en 1921 ou du “Porte bouteille” de Marcel Duchamp datant de 1914… Bref, dans notre société, l’esprit surréaliste s’ancre encore et peut-être plus que jamais et laisse aux artistes Fabrice Hyber, Jurgen Bey, Didier Faustino ou Philippe Ramette… comme aux designers Dune & Raby ou Florence Doléac…, l’occasion aux objets de s’émanciper. Bienvenu donc aux “ready-made” d’aujourd’hui, ces nouvelles oeuvres d’art où l’artiste ou le designer n’interviennent que pour la sélection, le changement de contexte ou la modification de leur statut. L’ombre d’André Breton plane donc avec un humour et un plaisir immense sur l’excellent travail de curator d’Alexandra Fau qui n’a pas oublié que le ready made, selon le pape du surréalisme, est désigné comme un « objet usuel promu à la dignité d’objet d’art par le simple choix de l’artiste ». On aurait juste encore aimé plus de décalage dans la scénographie ! Incontournable. Anne Kerner.
“La Tyrannie des objets”, Galeries des Galeries, Galeries Lafayette, du 16/10 au 04/01/14.
(Images, de haut en bas, Didier Faustino, Love me tender, 2000, Courtesy de l’artiste et la galerie Michel Rein, Paris, courtesy ADAGP, Paris, 2013; vues de l’exposition, ouvretesyeux)