Ils sont un peu les mal connus de notre époque et enfin les musées commencent à leur rendre hommage. Trop jusqu’auboutistes. Trop retirés. Trop humbles ? Dans les années de l’après-guerre de 1945, naît toute une génération d’artistes magnifiques. Ils s’appellent Simon Hantaï, Henri Michaux ou Jean Degottex.
Ils sont un peu les mal connus de notre époque. Trop jusqu’auboutistes. Trop retirés. Trop humbles ? Dans les années de l’après-guerre de 1945, naît toute une génération d’artistes magnifiques. Ils s’appellent Simon Hantaï, Henri Michaux en France mais aussi Jackson Pollock ou Joan Mitchell aux Etats-Unis. Art dit Informel d’un côté de l’Atlantique, Action Painting de l’autre, l’Occident connaît son heure de gloire entre 1945 et 1965. Règne alors dans l’art, l’espace, l’écriture, l’action. Comme dans la pensée orientale dont s’inspirent souvent ces peintres. Le geste exprime alors le retour à une connaissance profonde de l’être et de son énergie vitale. Face au nihilisme de la guerre l’être intérieur ou les états multiples de l’être comme les appelle Henri Michaux dévastent les feuilles et les toiles. Jean Degottex tient aussi à l’unité de la multiplicité et au langage premier dont parle Leroi-Gourhan. Pour isoler la présence expressive des signes, il est même allé jusqu’à recopier des textes chinois et islamiques sans comprendre leur sens, jusqu’à atteindre l’état psychique qui le produit spontanément. Plus sur un plan métaphysique que mystique, il atteint ainsi une primordialité qui exprime le vide. Son geste est l’être dans toute sa puissance, son dynamisme, sa fragilité. Pierre Wat parle de cet artiste à la recherche de la vacuité qui révèle tout simplement la beauté. Degottex, père de Marc Couturier ? AK.
Jean Degottex, Galerie Berthet-Aittouares, 29, rue de Seine, 75006 Paris. Du 23/05 au 29/06/13. (Images Courtesy galerie Berthet-Aittouarès, ouvretesyeux).