La célèbre photographe expose à la fois à la MEP et à la galerie Polka. Ouvretesyeux l’a interviewée en 2012 pour son exposition à l’Académie des Beaux-Arts.
Françoise Huguier, qu’est ce qui vous a ouvert les yeux à la photographie ?
Françoise Huguier présente son exposition consacrée à l’Asie du sud-est en 2012
Françoise Huguier, MEP, “Pince moi, je rêve”, du 04/06 au 31/08/14; galerie Polka, “étranges beautés”, du 05/06 au 02/08/14.
Saluée par la Maison Européenne de la photographie qui lui consacre jusqu’au 31 août une magistrale rétrospective, Françoise Huguier expose « Etranges beautés » à la galerie Polka, un ensemble de tirages vintages et contemporains.
L’univers de Françoise Huguier est dense, ses inspirations viennent des quatre coins du monde et son attirance pour l’étrangeté dans toute sa beauté se répercute sur l’ensemble de son œuvre. Cinéphile, elle s’inspire volontiers d’Andreï Tarkovski, de Jim Jarmusch ou du cinéaste indien Satyajit Ray qu’elle a rencontré et photographié plusieurs fois à Calcutta.
Entre ses voyages et ses célèbres carnets photographiques, Françoise Huguier aime aussi la mode. Elle développe dans ce monde où la barbarie et le raffinement cohabitent si bien, un regard décalé qu’elle ne cessera de poursuive. Dans les défilés où elle est toujours en mouvement, la photographe a su dynamiser le genre et explorer de nouvelles façons de montrer le beau. Ses modèles sont souvent choisis dans la rue et évoluent dans des décors étranges comme un champ de canne à sucre, le chemin d’un cimetière ou un squat. L’artiste célèbre l’élégance, le corps et la femme en suivant ses propres codes. Elle crée ses « instants », elle invente son monde. Souvent coloré, dérangeant parfois.
Ses personnages semblent sortir de son imaginaire. Finalement Françoise Huguier ne cesse de développer cet univers étrange, à la frontière entre la réalité, sa propre histoire et ce qu’elle veut nous raconter.
« Etranges Beautés » est une mise en lumière de la planète photographique de Françoise Huguier, une exposition qui invite à explorer avec un nouveau regard l’œuvre majestueuse de l’artiste.
Exposition présentée à l’Académie des Beaux-Arts en 2012
« Ce projet de grande envergure que j’ai commencé à Singapour il y a un an me passionne et ne m’a pas lâché depuis : il s’agit d’une étude en huis clos des classes moyennes des trois capitales de l’Asie du Sud-Est, Singapour, Kuala Lumpur et Bangkok, inscrites dans la modernité, mais dont on parle peu ou mal. Pourquoi la classe moyenne ? Parce qu’elle y est majoritaire et que c’est le ciment de ces sociétés multiculturelles et multiethniques du fait de l’histoire de ces trois pays. Je vais à la rencontre de ces femmes et de ces hommes qui contribuent au processus de modernisation qui transforme toute l’Asie du Sud-Est et qui en bénéficient également. Ma règle n’a pas varié depuis que je porte entre mes mains un appareil photo ; engager une exploration sans exotisme, une exploration qui nécessite du temps, exerçant un oeil patient et curieux, surtout sans empathie ce qui ici ne rimerait à rien. Cette oeuvre de longue haleine est un projet d’avenir, un travail de mémoire ancré dans le présent, un regard à l’usage du futur ».L’Académie des Beaux-arts expose le travail réalisé par Françoise Huguier dans le cadre du Prix de Photographie de l’Académie des beaux-arts – Marc Ladreit de Lacharrière 2011.
Françoise Huguier
Françoise Huguier, Académie des Beaux-arts, 23 quai de Conti, 75006 Paris. 01 44 41 43 20
Du 25/10 au 25/11/12. Photographies courtesy Françoise Huguier.