Si Ouvretesyeux avait voulu une âme, une lumière, j’aurais voulu avoir celle de Jacques Dupin. Depuis 20 ans que j’écris comme historienne de l’art ou critique d’art, son livre “L’espace autrement dit” reste toujours à portée de ma main. A côté de ceux qu’il aimait et dont j’appris plus tard qu’ils étaient amis. Yves Peyré, lui aussi si généreux et merveilleux dans l’écriture ou Henri Michaux dont l’oeuvre accompagna toutes mes études d’art contemporain avec son superbe livre “Mouvements”. Je me retourne et regarde mes livres … J’oubliais Michel Butor.

Et les autres.

De leurs livres, on ne sort jamais indemnes.

Tous ces poètes qui m’accompagnent tous les jours et que la critique d’aujourd’hui ne lit plus.  Tous ces poètes qui ont écrit sur les plus grands artistes ayant donné naissance à  l’art contemporain. Tous ces poètes qui enchantent l’esprit et m’apprennent encore et toujours…

Cher Jacques Dupin, je vous ai croisé plusieurs fois et n’est jamais osé vous rencontrer. Cela ne pourra plus se faire. Au grand dommage des lecteurs d’Ovretesyeux.

“A l’époque, les plasticiens n’avaient pas pour amis les commissaires d’expositions, mais les poètes, qui les chantaient”. Eric Loiret, Libération, mardi 30/10/12.

 Anne Kerner

 

(La photographie de Jacques Dupin vient du site internet Artpointfrance en attendant une photographie officielle)